23 juil. 2008

Protection des sources ou secret de fabrication : la question est posée ?

Suite à la publication dans Autoplus, en Juillet 2007 d’un texte sur un nouveau modèle « confidentiel » de véhicule, illustré par une photo tout aussi confidentielle, le groupe Renault a déposé plainte pour espionnage industriel.
L’enquête vient de connaitre un « coup d’accélérateur » en milieu de semaine dernière, puisque le 16 juillet, un journaliste a été placé en garde-à-vue, et le magazine Autoplus a été perquisitionné.
L’objectif judiciaire est clair : identifier la source de la fuite, en l’occurrence l’informateur du journaliste. Et c’est là que l’affaire prend de l’ampleur. En effet, suite à cette garde-à-vue, un salarié de chez Renault a été mis en examen.

Le fond du problème semble donc éluder : la sécurité de l’entreprise est atteinte par un ou des individus qui livrent des informations classées à des journalistes et ainsi offrent à la concurrence l’opportunité de découvrir les nouveautés de son rival qui est le véritable fond du problème passe au second plan.
On préfère alimenter la polémique sur le business d’échange de photos entre les constructeurs automobiles et la presse spécialisée. Business qui ne choque d’ailleurs personne, pas même les syndicats de chez Renault.
Je ne souhaite pas défendre Renault (qui en matière d’espionnage industriel n’est pas né de la dernière pluie) mais si la direction met tout en œuvre pour assurer la confidentialité des données, la sécurité de ses projets, je ne vois pas ce qui s’oppose à une intervention judiciaire lorsqu’une faille humaine a été identifiée.

Le véritable enjeu est donc posé :
Comment concilier devoir d’information, préservation des sources pour les journalistes, et respect du secret de fabrication pour les employés de Renault ?
Reporters sans frontières, fer de lance de la protection des droits des journalistes s’est tout de suite positionné pour la protection des sources, soutenu en ce sens par la Ministre de la Culture. La justice tranchera. En attendant la décision des tribunaux, qu’en pensez-vous ?

2 commentaires:

marion a dit…

En esperant que l'employe sera sanctionne pour cette faute grave.Renault devrait faire suivre des formations a l'IE a ses employes! et developper une culture d'entreprise afin que chaun se sente solidaire de l'entreprise.

ielovepme.fr

Christelle Urvoy a dit…

Pour avoir rencontré des salariés de chez Renault, ils étaient sensibilisés à la problématique. La plupart d'entre eux occupaient un poste stratégique. Mais je ne suis pas sur que cela s'applique à l'ensemble des salariés du groupe.
Et puis, parfois la solidarité a ses limites notamment le gain d'une telle action.
Concernant la condamnation, je n'ai pas eu vent de la suite...si qqn en sait plus???