2 mars 2009

Twitter : un nouvel outil de cybersquatting ?

Ce billet fait suite à l'article d'Isabelle Boucq, 01net : les marques et les entreprises apprivoisent timidement Twitter.

Twitter est un outil de réseau social, qui permet à l'utilisateur d'informer son réseau de son actualité et de ses occupations du moment. Cet outil reprend les principes du blog, on parle d'ailleurs de microblogging.
Les mises à jour peuvent être transférées par l'Internet, par messagerie instantanée ou numérique. Ce nouveau moyen de communication compte déjà de nombreux adhérents et attire les convoitises de Google.

Mais derrière ce nouveau système de communication se cache la problématique du cybersquatting.

Le cybersquatting, c'est quoi? (site Pixelle.org)

Action qui consiste à enregistrer un nom de domaine de façon abusive : le nom enregistré correspond à une marque notoire, une société reconnue sur laquelle le déposant n'a aucun droit.

Les objectifs sont de :
  • Revendre ou marchander le nom de domaine auprès de la marque ou de la société légitime
  • Bloquer l'accès au nom à la marque ou à la société légitime
  • Nuire à l'image de la marque ou de la société légitime en associant par exemple au nom de domaine un site pornographique
  • Profiter de la notoriété pour drainer du trafic sur le site web utilisant le nom de domaine et en faire profiter par exemple les sites concurrents (cas historique : SFR/Itineris)

Twitter, le cybersquatting et les entreprises ?

Twitter permet aux entreprises de communiquer sur des nouveautés, promotions, présences dans des salons, et de renvoyer les "followers" (membres du réseau) vers le lien permettant d'en savoir plus sur cette actualité.

Mais comme le révèle 01net, Twitter ne contrôle pas si ce sont bien les entreprises réelles qui utilisent ce service et si ce ne sont pas des plaisantins, voir escrocs, qui s'approprient ce système pour renvoyer les membres de la communauté vers un site squatté.

Addidas, Coca-Cola, Levi's, Nivea, et Yamaha seraient semble t-il des marques déjà touchées.

Pour les entreprises, notamment dans les grandes, mais également les PME, qui utilisent le net pour se développer, ce nouvel outil pourrait avoir des conséquences importantes sur leur image et leur e-reputation.

Pour celles qui n'appartiennent pas encore à ce réseau et qui aimeraient continuer à s'en passer, restez vigilantes, d'autres pourraient le faire pour vous!

Des solutions ?

En cas de cybersquattage avéré, vous pouvez déposé plainte auprès de l'OMPI (organisme mondial de la propriété intellectuelle). Il vous faudra remplir les conditions suivantes (Avis d'experts) :

  • Le nom de domaine litigieux est identique ou semblable, au point de prêter à confusion, à une marque de produits ou de services sur laquelle le plaignant à des droits.
  • Le tiers défendeur n'a aucun droit sur le nom de domaine enregistré, ni aucun intérêt légitime, notamment que le nom de domaine litigieux est sans rapport avec la dénomination sociale ou l'activité du tiers défendeur.
  • Le nom de domaine litigieux a été enregistré et utilisé de mauvaise foi, n'ayant d'autre objectif que d'attirer et de détourner les clients du plaignant vers des produits ou des sites Internet concurrents.
C'est une procédure assez rapide et qui peut rapporter beaucoup, (ex: Verizon) mais qui nécessite d'avoir un interlocuteur à faire payer.

La libéralisation des noms de domaine ne devrait pas améliorer la situation. Du travail pour les spécialistes de la protection des marques et du droit numérique en perspective.....

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